mardi 29 septembre 2009

LE BUET

Marylène est fière de son altimètre et moi fier d'être monté si haut...

Belle réussite pourtant, tous en haut, pas trop crevés... La faim au ventre mais heureux d'être là.

Plus rien ne pousse et une bise assassine nous force à nous recouvrir. Un désert minéral nous entoure, et de nombreux randonneurs cherchent un coin pour pic niquer, il est midi et nous avons fait un bien mauvais score à la montée. Philippe notre guide annonçait 5h à la montée... Nous en avons mis 7h...

En selle pour le coup de cul qui nous offrira le sommet. Là il faut jouer des coudes, j'ai beaucoup ralenti la progression et nous sommes rejoint par des dizaines de prétendants au Buet. Patrice fait le premier de cordée et hisse l'équipe sur ce pierrier instable.

Marylène shoote comme une dingue, Patrice et Pierre sont brullants et Victoire exulte.

J'ai l'impression d'être un couvreur, marchant sur un immense toit d'ardoise qui s'effrite au fur et à mesure. Il semble pourtant ne jamais vouloir s'effondrer ce toit ! Et là haut en face, le Mont-Blanc nous fixe, il semble nous narguer, nous tenir à distance.

La végétation se raréfie, les kernes poussent comme des champignons, nous ne savons plus lesquelles suivre. Les chemins se multiplient et les rochers grossissent. La progression devient difficile, il faut lever la jambe, sauter, fouiller le pierrier pour progresser.

Quelques moulinets pour faire circuler le sang dans les bras et réchauffer nos pauvres doigts.

Quelques victuailles vite avalées, nous voudrions ranger les imper-respirant, ça y est c'est le grand jour. Bien que la sueur perle à nos fronts, il fait encore froid. Le soleil joue avec les reliefs pendant que la Montagne croque le ciel.

Bel échauffement, les premiers randonneurs sortent du refuge, des groupes plus expérimentés nous doublent, c'est la ruée vers l'or blanc, tous types de pratiquants, en costume de trail, de préférence, nous dénotons Mary et moi en chaussure d'alpi cramponnables...


Au bout d'une heure, où les racines surgissent dans les faisceaux de nos frontales, le paysage se fait plus minéral, l'eau nous guide, comme de grosses carpes nous remontons le cours. Puis brusquement, tous s'illumine. On s'ébroue pour ce second réveil. La haut brille une lampe au refuge de Pierre Bérard. La terrasse s'anime, nous marchons depuis deux heures déjà.


Nous nous trouvons enfin regroupés aux alentours de 5 heures du matin, au pieds du Buet. Nous sommes à une semaine de l'ascension. Ce Mont-Blanc des Dames nous donne l'occasion de tester nos équipements et notre condition physique. Ayant trop tiré sur la machine en course à pied, je sors du kiné, tous les camarades se sont échauffés consciencieusement pendant l'été, nous sommes le 7 septembre, il fait nuit et froid.